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Thursday, September 08, 2005

Septembre noir en Louisiane

Septembre noir en Louisiane

Michael Chertof, responsable de la sécurité intérieure, Donald Rumsfeld, chef du Pentagone, le Général Richard Mayer de l’état-major inter-armes, tous réunis autour du Président G.Bush dans une ambiance, d’extrême gravité. A l’ordre du jour, non pas le golfe persique mais la tragédie du gulf stream, sur le territoire même des Etats-Unis.

L’Amérique vient de subir une « attaque » d’une rare amplitude, sans précédent dans son histoire : l’ouragan Katrina, un phénomène météorologique qui fera date a saccagé la Louisiane, en ces premiers jours du mois de septembre 2005.Encore un nouveau septembre noir pour le président Bush et le peuple américain.

A l’embouchure du Mississipi, la Nouvelle Orléans, ville historique et culturelle est désormais méconnaissable. Une Amérique hagarde met du temps à réagir. Que s’est-il passé au cœur de la plus grande machine militaire du monde capable d’intervenir sur plusieurs théâtres d’opérations à travers le monde ? L’Amérique serait-elle ce « colosse au pied d’argile » dont parlent ces ennemis idéologiques ? Ou tout simplement se préoccupe-t-elle trop du volet militaire en négligeant le filet social nécessaire á la protection des plus pauvres de ses citoyens ?

Une fois de plus, les plus pauvres ont été les plus vulnérables. Beaucoup de ceux qui avaient les moyens ont pris á temps, voitures et avions, pour s’éloigner de la catastrophe annoncée. Comme un gigantesque Titanic, la ville du jazz s’est lentement enfoncée dans les eaux gonflées du Mississipi. Une tragédie filmée en direct, pendant que les secours prenaient du temps, trop de temps à s’organiser. A l’heure du bilan, il faudra revenir sur le vieux débat autour des responsabilités de l’Etat vis à vis des citoyens de toute condition. Et surtout dire halte à la loi du « tout profit » pour bâtir un monde plus solidaire. Un monde ou les valeurs l’emporteront sur les comportements de ceux qui n’hésitent pas par économie « bout de chandel » à transformer certains vols aériens en cercueils volants.

Benjamen Dessus de l’association Global Chance écrivait, il y a quelques mois : "Entre les agendas politiques, les intérêts économiques et les impératifs environnementaux, le divorce est complet. On est loin d’une conscience partagée des périls proches".

Des scientifiques américains travaillent sur un projet de bombardement au laser d’astéroïde pouvant menacer la terre, la menace est réelle mais encore futuriste, le danger fond déjà sur nous et porte des prénoms humains comme Gordon ou katrina. Notre planète n’en peut plus et si la dégradation continue, la réalité rejoindra la fiction d’un scénario hollywoodien : "the Day After ". Canicules, cyclones dévastateurs, sont les conséquences d’une consommation effrénée des ressources énergétiques par les pays riches. Les Etats-Unis sont certes au banc des accusés, le géant chinois aussi, pour soutenir son irrésistible croissance a soif de carburant. Certains milieux conservateurs et productivistes aux USA et ailleurs abordent ces questions du bout des lèvres et perçoivent les défenseurs de l’environnement comme des rêveurs qui ne comprennent rien a la techno-science. Et pourtant, en mars 2005,un groupe important de scientifiques cité par Benjamin Dessus dans un numéro spécial du Monde diplomatique, annonçait la montée des périls.

La tragédie de la Louisiane a déclenché un vaste réseau de solidarité á travers le monde et l’aide qui afflue de partout, y compris de Cuba et du Vénézuéla peut un instant faire rêver. Et si seulement, nous pouvions rester solidaires hors catastrophe, ce serait un bon point pour la globalisation. Puissants ou misérables, ne sommes-nous pas égaux devant la nature ?  

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