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Friday, February 02, 2007

SARKOZY : « UN HOMME PRESSÉ »

Les caméras de la télévision française réalisent ce dimanche 14 janvier, de superbes panoramiques sur une salle rassemblant plus de 70.000, peut-être 100.000 militants pour ce grand rendez-vous de la droite française qui devait voir le “ sacre ” de Nicholas Sarkozy comme candidat officiel de l’UMP pour les élections présidentielles.

Un congrès sans surprise, puisque tout avait été mis en place pour qu’il n’y ait aucune fausse note. Tout s’est donc déroulé dans une belle unanimité et les quelques tensions perceptibles des semaines auparavant avaient disparues pour cette grand-messe à la gloire du candidat unique de l’UMP.

Les atermoiements d’un Dominique De Villepin qui, jusqu’au bout a ménagé sa monture en cherchant à gagner du temps sur un chrono politique devenu inexorable, n’ont pesé aucunement sur un Sarkozy au triomphe, malgré tout discret. “ Nous avons besoin de tout le monde ” avait-il lancé aux militants, question de paraître le rassembleur de toutes les tendances d’une droite désormais unie. L’homme avait été perçu jusqu’ici comme un ambitieux qui s’aimait beaucoup plus qu’il n’aimait les français. Des années durant, il avait mis au point une machine politique qui telle une meule avait broyé successivement ses adversaires.

Ce dimanche, Sarkozy “ Le loup blanc ” de la droite a projeté une image de colombe, disons mieux d’hirondelle annonçant le printemps d’une France toute neuve. Jouant la carte du petit émigré hongrois, qui a réussi en France, il adopte la posture d’un “obama” de l’Hexagone dans un show à l’américaine.

Le discours de Sarkozy annonce bien une campagne qui promet d’être âprement disputé. Le numéro un de l’UMP s’est aventuré sur un terrain considéré comme chasse gardé de la gauche, celui de l’émancipation ouvrière, dans le même temps il mentionne le travail, l’ordre, l’amour fou de la France comme des valeurs incontestables de son crédo politique. Ce que certains de ses adversaires l’accusent d’avoir recyclé dans les “eaux lourdes” du front national.

En fait Sarkozy veut être moins aujourd’hui, le candidat de la rupture que celui qui incarne une France unie sous un leadership fort, Gaulliste, pour ne pas dire Bonapartiste. Fin connaisseur des médias, il s’est permis de se dégager de ses humeurs oedipiennes vis-à-vis de Chirac son mentor pour lui offrir un bouquet de roses, même si s’y sont glissées quelques épines comme “ La république ne peut se soumettre au fait du prince ”. La bataille est donc belle et bien lancée, les prochains cent jours verront une campagne difficile, originale entre deux personnages qui se ressemblent par leur modernité. Pour le moment Sarkozy a pour lui ses certitudes, son expérience des dossiers internationaux, sa longue connaissance des sujets économiques, ses performances au ministère de l’intérieur. Tandis que Ségolène semble porter par son “ destin ” telle une madone, elle est apparue dans la campagne auréolée de mystère et a l’air si … inaccessible. Comme femme, elle sait, comme le disait un observateur de l’Hexagone, “ que le désir se porte sur qui se dérobe le plus ”. Mais déjà est venu le temps de descendre dans l’arène politique d’une campagne qui s’annonce époustouflante avec tous les coups bas et autres scandales plus ou moins fabriqués.Que peut donner la confrontation entre une « madone » et un gladiateur qui pense que le plus grand drame d’un compétiteur c’est de ne pas pouvoir pulvériser son adversaire « qui sait jouer les prolongations ».A suivre dans nos colonnes.

Roody Edmé

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