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Tuesday, May 29, 2007

Veines ouvertes

L’assassinat de l’architecte Nadim Hyppolite Williams a eu l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. L’événement est d’autant plus brutal qu’il s’est ajouté à une semaine noire qui a vu coût sur coût périr les naufragés de port Jérémie et le president de la cour d’appel des Gonaives dans un accident de voiture. Ce fut beaucoup en quelques jours, pour une société longtemps tétanisée par l’insécurité et qui rentrait progressivement dans une ère de stabilité et de baisse substantielle de la charge habituelle de violence.

L’assassinat de cette brillante architecte est un acte absurde qui frappe le monde professionnel et surtout un certain entreprenariat progressiste avide d’apporter sa pierre a l’embellissement d’un « édifice national » décrépi et croulant.

Et dire que de Bon Repos à Delmas, du centre-ville à Pétion-Ville des commissaires de police patriotes, sachant faire preuve d’un leadership civique se sont donnés pour tache de terrasser cette hydre aux mille têtes qui menace en permanence nos vies et sabote tout projet de redressement pour l’économie nationale.

Les différentes unités de police dans la zone métropolitaine ont commencé non sans un certain succès à faire reculer la bête dont la « matrice est encore féconde » et qui au moment où l’on s’attend le moins happe ce que nous avons de meilleur !

Une certaine accalmie avait pourtant rendue la cité plus fréquentable et l’été s’annonçait chaude de retravailles et de promesses commençaient a s’étaler sur les tables de quelques entrepreneurs locaux et étrangers. Nadine Hyppolite, tout comme Danièle Lustin, enlevée elle aussi brutalement il y a quelques années, était de ces femmes qui avaient la compétence et la passion pour régénérer cette terre meurtrie. Une balle dans la tête ! C’est à croire qu’il existe dans notre société, un complot permanent contre le savoir.

Ces criminels frappent toujours au cœur et au cerveau, comme pour signifier leur haine du progrès, de l’amour et de la solidarité si nécessaires à la lutte conte la précarité de notre peuple.

L’histoire a montré que chaque fois que survenaient des conflits entre nos ‘‘gardiens’’, ceux chargés d’assurer le suivi des poursuites pénales et les responsables de la sécurité ; l’insécurité surgit froidement pour nous rappeler sa meurtrière réalité. Et plonger notre société dans la psychose paralysante ; celle que panique l’investisseur et terrorise le simple citoyen.

Le president de la commission sur le désarment soulignait récemment que les armes de petit calibre en circulation demeuraient désormais la plus grande menace pour la sécurité publique et le drame de la rue Faubert a dramatiquement confirmé ses dires. Les pouvoirs publiés supportés par l’ensemble des citoyens doivent redoubler d’efforts pour continuer à marquer des points contre un ennemi qui s’est enkysté dans le corps social et tel un vampire croit et se fortifie de notre sang.

Malgré la vive douleur qui nous accable à chaque fois qu’un voleur ou un tueur a gages commet l’irréparable, nous devons continuer a faire pression et à accompagner les forces de sécurité dans leurs efforts pour appréhender les assassins qui sévissent toujours dans la ville. A ce propos, nous souscrivons a l’appel du collectif contre la violence qui réclame qu’Haïti signe le traite sur le contrôle et la circulation des armes de petit calibre. Si le degré zéro de criminalité est utopique, la fin de l’impunité n’est pas au-dessus de nos forces et, le rêve de Nadine ne doit pas mourir !

Roody Edmé

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