Une situation inextricable se développe en Irak et le Président des Etats-Unis vient de demander au Congrès une rallonge budgétaire, sans que l’on puisse envisager l’ombre d’une sortie de guerre. Le budget de la défense connait ainsi une augmentation de 62% depuis les attaques du 11 septembre. Et cet argent est taillé dans les caisses de retraite et de société.
Dans un livre récent intitulé "State of Denial", le journaliste Bob Woodward a relevé bien des contradictions qui ont marqué l’aventure irakienne. Beaucoup de généraux avaient des réserves sous la conduite de la guerre par Rumsfield, le chef du Pentagone, et son équipe. La doctrine du « Moins pour le Plus » qui consiste à utiliser moins de troupes pour plus de résultats est loin d’avoir eu l’effet escompté.
Dès le début, certains responsables comme James Doblins ou Jay Garner avaient prévu qu’il aurait fallu 500 000 hommes au départ, pour stabiliser l’Irak.
Fidèle à son crédo militaire, le secrétaire à la défense d’alors a toujours minimisé les avis des hommes de terrain. Selon Woodward, Bush et Rumsfield font partie de ceux qui croient que la raison n’est pas ce qui a de plus populaire. Sauf que, la politique n’est pas un jeu qui se pratique en solo.
Ils font partie de cette catégorie de leaders qui croient que diriger selon les humeurs de l’opinion est signe de faiblesse. Mais quand, même le gratin de l’État-major n’est pas écouté … alors c’est la catastrophe et l’enlisement.
Si l’écrivain français Victor Hugo rêvait d’être Chateaubriand ou rien ; Georges Walker Bush a toujours eu pour modèle adulé Ronald Reagan : l’irrésistible texan qui dans son lyrisme anti-soviétique et sa posture de cow boy toujours en piste, rappelait John Wayne dans "le dernier des mohicans".
Aujourd’hui que les GI’s se retrouvent au milieu d’une guerre civile, le Président admet certaines erreurs tactiques dans des rencontres privées.
L’une d’entre elles, et pas des moindres est d’avoir mené de front la débaasification, le licenciement de 300 000 soldats avec armes et minutions disparus comme un coup de vent dans la nature et, revenant quelques mois plus tard à la charge comme par un effet boomerang, et last but not the least, le démembrement de l’administration civile irakienne. Prenant ainsi à contre-pied, cette idée de Sun Zu, l’auteur chinois de " l’art de la guerre" : « On ne souhaite pas aller au lit avec plus d’adversaires que l’on a le matin ».
Chez les alliés des Etats-Unis, si on exclut la fidèle Albion : l’Angleterre ; la France, quant à elle, après avoir calmé le jeu se montre à nouveau critique vis-à-vis du chaos irakien. Et pourtant, dans toutes les chancelleries, on avoue sous cape, qu’il n’est pas question d’un retrait désordonné des Etats-Unis qui ne ferait que raviver les ardeurs des djihadistes et étendre le conflit à une région particulièrement volatile. Selon un éditorialiste de la presse parisienne : « la situation rappelle un échiquier ou chaque case et chaque diagonale sont sous contrôle »
En attendant, le nouveau plan de sécurité annoncé se met en place et interrogé par le New York Times sur ses chances de succès, un général américain a répondu « We really don’t know ».
Roody Edmé
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