Ailleurs vu d'ici

Global Voices en Français

Thursday, August 09, 2007

« Russia is back »

Sur un air de « come back kid » Vladimir Poutine relance la politique étrangère de la Russie d’une manière particulièrement offensive. Il entame un bras de fer avec Londres autour d’une affaire d’espionnage qui aurait fait la trame d’un roman publié aux presses de la cité.

Une affaire aux multiples rebondissements qui s’est corsée ces derniers jours avec des expulsions de diplomates des deux pays.

Cette semaine une mission scientifique a planté un drapeau russe au fin fond de l’arctique comme pour confirmer les prétentions du Kremlin sur une région aux ressources immenses et inexplorées. Et puis cette déclaration d’un maréchal soviétique à propos de la possibilité d’établir une base militaire en Syrie rappelle certains accords conclus avec l’Egypte de Nasser à l’époque de la guerre froide et au plus fort des affrontements Israélo-arabes des années précédent et suivant la guerre des six jours.

Une chose est sure c’est que la rhétorique a changé au Kremlin et Poutine ne rate aucune occasion de tremper son verbe dans du fer et de le faire retentir jusqu'à Londres ou Washington pour le moment les deux capitales ciblées. Il se trouve que Moscou n’apprécie pas particulièrement que les Etats-Unis élargissent l’OTAN jusque devant leurs portes et qu’ils décident d’installer un bouclier anti-missile à la lisière de leur territoire plus particulièrement dans l’historique Pologne, fruit dans le passé d’un curieux marchandage entre Staline et Hitler.

Il faut dire aussi que depuis la fin de la guerre froide, la Russie frappée de débilité économique avait perdue ses marques et laissait l’initiative à sa puissante rivale qui ne se faisait pas prier pour pénétrer dans le pré- carré russe en Ukraine et en Georgie, terre natale de deux puissants dirigeants de l’ex-URSS.

Sous la houlette d’un Vladimir Poutine ambitieux et autoritaire et grâce à des ressources pétrolières gigantesques, la Russie d’aujourd’hui jouit d’une nouvelle santé économique et s’éloigne du statut de pays assisté par le Fonds Monétaire international. Fort de ses immenses réserves gazières, et d’une puissance nucléaire supérieure à l’Inde et à la Chine, la Russie sort le grand jeu.

La récente conquête des profondeurs de l’arctique affiche quand même une certaine avance technologique sur le Canada et même les Etats-Unis d’Amérique ne serait-ce que dans la brise de ces gigantesques montagnes polaires et rappelle le geste américain de planter il y a quelque quatre décades un drapeau étoilé sur la lune.

Mais le temps n’est pas à la guerre froide mais à une moins classique guérilla diplomatique, ponctuée de coups de semonce comme ce missile tombé en Georgie qui ne provient tout de même d’un OVNI. Une stratégie qui consiste à marquer des points et à reculer, une tactique digne d’un vieux classique léniniste du « deux pas en avant et un pas en arrière », une sorte de « rat mode soufle » qui a pour but d’améliorer l’image de marque d’une Russie fatiguée d’avaler les couleuvres d’une Amérique hyper dominatrice et d’accumuler les frustrations d’une puissance rétrogradée.

Le Kremlin ne veut plus jouer les juniors et en tant garder sa place en division une des nations les plus puissantes et refuse de considérer son siège au G-8 comme une « chaise de paralytique » qui serait en plus éjectable.


Roody Edme

0 Comments:

Post a Comment

<< Home