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Saturday, August 11, 2007

Quand le capitalisme voit vert !



Le président Bush vient de signer avec son homologue brésilien un pacte pour le développement de l’éthanol dans plusieurs pays de la région. Angela Merkel, Premier ministre de l’Allemagne est engagée dans un processus de réduction des gaz à effet de serre en animant un panel de pays européens particulièrement sensibles à la question dont la grande Bretagne.Une certaine mobilisation commence donc en Occident sur les menaces que font peser sur la qualité de la vie le réchauffement inexorable et progressif de la planète.

Nous vous recommendons à ce propos notre rubrique sur l’état de santé de la planète préparée par notre collaboratrice Joelle Pompée.

Selon le journal anglais, le Financial Times, un peu partout dans ce pays, les écoles de commerce introduisent l’écologie comme une matière importante dans leur carricula. Les étudiants travaillent en plus de la gestion politique, celle de l’environnement et l’écologie politique.

Aux Etats-Unis, dans environ plus de la moitié des écoles de commerce, un des cours les plus prisés concerne la responsabilité sociale et écologique. Jusqu’à la très sérieuse School of Business de MIT qui vient d’adapter son curriculum dans ce sens. Des travaux pratiques destinés à étudier l’impact du modèle actuel d’entreprise sur l’environnement passionnent les étudiants de cette école entraînés à la compétitivité et à la culture de résultats.

Dans certains cercles économiques aux Etats-Unis et en Europe, on semble enfin vouloir aborder des questions jusqu’ici tabous à savoir : la relation entre croissance et environnement ou comment réconcilier productivité et écosystème. Certaines expressions comme “ une croissance à visage humain ” apparaissent dans le vocabulaire de certains hommes politiques, en Angleterre, en France et en Allemagne.

Les citoyens interpellent les politiques sur les enjeux d’une croissance qui conduirait tout droit “ en enfer ”. Les avertissements répétés d’écologistes, lesquels sont désormais documentés par des observations inquiétantes de la planète commencent à retenir sérieusement l’attention des élites des pays développés . Selon un professeur du MIT qui s’est confié encore au Financial Times « abandonner l’idée que les questions environnementales imposent des contraintes et des limites à la croissance et comprendre qu’elles pourraient au contraire stimuler la recherche et ouvrir des perspectives nouvelles aux entreprises … » C’est semble-t-il une priorité de l’heure. Le savant américain de poursuivre « Nous pensions que les cours d’écologie plairaient uniquement aux âmes généreuses, mais ils séduisent aussi les jeunes au profil du futur banquier d’affaires. »

La nouvelle donne écologiste a aussi gagné l’université de Rochester. Les étudiants ont désormais saisi les excellentes opportunités de recherche qu’offre « l’économie durable ». Dans ces temples du savoir capitaliste, on mesure les limites de l’initiative privée et le rôle de plus en plus incontournable des politiques publiques dans la sauvegarde de l’environnement. David Vogel, professeur d’éthique en entreprise confie à Rebeca Knight qui a longtemps travaillé sur ce sujet : « Les étudiants admettent la responsabilité des entreprises mais ils ont compris aussi l’importance de l’intervention de l’Etat »

En France, la campagne électorale est dominée en grande partie par certaines des idées de Nicolas Hulot , le « gourou » de l’écologie française est devenu incontournable pour tous les candidats à l’Elysée qui le citent à toutes les sauces.

S’il reste beaucoup à faire pour convaincre les gros pollueurs de la planète à respecter l’environnement, cette question vitale gagne du terrain dans l’économique comme dans le politique.

La nouvelle croisade pour sauver la planète menée tambour battant par l’ancien numéro deux des Etats-Unis, Albert Gore, fait son chemin dans des milieux qui, jusqu’ici, traitaient les questions d’écologie avec condescendence.

Roody Edmé

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