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Monday, January 29, 2007

FRANCE – REFERENDUM : LE TEMPS DES INCERTITUDES

L’opinion publique mondiale suit avec intérêt la situation politique en France, à la veille du référendum sur la constitution européenne. L’enjeu est de taille, car un non français à la dite constitution mettrait du plomb dans l’aile à la belle aventure européenne de grande fédération continentale.

Un dernier sondage publié cette semaine semblait indiquer que les partisans du non pourraient l’emporter et cela inquiète les gouvernements de France, d’Allemagne et de Pologne qui verraient si la tendance se confirme, une menace pour un rêve longtemps caressé par les pères fondateurs de cette union principalement un Robert Schuman ou s’il faut remonter au XIXème siècle par un précurseur comme Victor Hugo qui lança une fois l’idée des Etats-Unis d’Europe.

En attendant, la campagne fait rage et on a vu ces derniers jours à l’écran défiler des représentants fort ‘’titrés’’ des deux tendances comme Jacques Delors, Simone Veil, Ségolène Royale, Laurent Fabius dans une battue médiatique destinée à convaincre les européo-sceptiques.

Il semble que la nouvelle constitution a les défauts de ses qualités. Beaucoup lui reprochent son caractère libéral, en effet depuis le traité de Rome de 1957, les textes qui servent de fondement à l’Union portent une empreinte économique qui indique un choix délibéré pour l’économie de marché. Or, une partie de l’opinion craint que toute adhésion à la nouvelle constitution scelle une fois pour toute l’avenir de l’Europe dans le libéralisme.

D’autres personnalités dont on ne peut nullement douter de leurs idées sociales voient dans cette constitution un pacte de solidarité dont il faudra à tout prix tirer parti, quitte à corriger en chemin les imperfections qu’elles admettent exister

La France entière se passionne pour une joute dont l’issue est encore incertaine. Une journaliste Irlandaise avec un pragmatisme toute nordique faisait remarquer que les français adoraient rejouer leur révolution et que la dramatisation du débat donnait l’air d’un conflit entre « nantis » et « sans-culottes ». Seulement, l’opposition entre les deux parties est plus complexe, on retrouve de toutes les tendances dans les deux camps et, il n’est pas rare de voir s’affronter des élus socialistes des deux cotés du carré bleu des télévisions.

Par delà les questions conjoncturelles liées au référendum du 29 mai, les institutions européennes devront gérer de plus grands des défis comme par exemple les écarts entre le club des pays riches de la zone euro et les nouveaux venus bien moins pourvus sur le plan économique. On craint que ces différences ne provoquent une relocalisation d’entreprises à la recherche de facilités fiscales sans parler de l’épouvantail que constitue la question migratoire. On parle beaucoup dans une certaine presse en Europe du « mythe » des plombiers polonais qui envahiraient la France à la recherche de meilleures conditions de travail.

Certains partisans du non à l’extrême droite de l’échiquier politique jouent sur les grandes peurs qui hantent les sociétés, à la veille des changements majeurs, en arguant que l’élargissement est synonyme de crise identitaire et de dumping social.

Le monde est suspendu à un scrutin dramatisé à souhait. Le président Chirac est monté au créneau et, parle de vote historique. Lionel Jospin est retourné sur la scène politique par la ‘’porte’’ de l’Europe et milite en faveur du oui, mais son parti est divisé sur la question et risque de mal se remettre de l’après 29 mai.

Roody EDME

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