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Sunday, October 09, 2005

" Plein feu " sur la Californie



« Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose », écrivait Albert Camus dans un éditorial du journal combat, le 8 août 1945. L’homme des lettres prenait à l’époque courageusement position au moment où l’humanité entrait dans l’ère atomique.
Soixante ans plus tard, nous vivons l’ère des catastrophes naturelles, et cette phrase célèbre de l’auteur de la « la Peste » a toute son actualité.

Après le Portugal, c’est à la Californie de connaître le souffle chaud des incendies de forêts emportant des milliers d’hectares de plantations. L’été indien n’a pas épargné la côte ouest. Un combat épique s’est engagé toute la semaine entre les pompiers et des flammes aussi tordues que rebelles. L’ampleur de la catastrophe pouvait être vue à partir des missions spatiales américaine et russe qui font le tour de la planète.
Etant donné que l’homme a besoin de prendre une certaine distance pour mieux appréhender le réel, nous osons espérer que ces vues de l’espace feront prendre conscience aux dirigeants de notre planète de la fragilité de notre existence. C’est encore Camus qui écrivait toujours en 1945, « il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif et l’utilisation intelligente des connaissances scientifiques ». Plusieurs siècles auparavant, un autre humaniste attirait notre attention, sur la nécessité de marier « la science à la conscience ».

Sur le site Internet de l’agence américaine pour la prévention des feux de forêts, on pouvait voir ce week-end, les points chauds sur la carte des Etats-Unis. La côte pacifique semblait en alerte, même si déjà le lundi 3 octobre, les sapeurs pompiers aidés d’un courant froid venu des montagnes étaient prêts de terrasser « le dragon ».
Bien que les Etats-Unis n’aient pas ratifié le protocole de Kyoto, une certaine mobilisation est constatée dans le pays autour des menaces engendrées par les gaz à effet de serre. Au sein du parti républicain, certains « poids lourds » montent au créneau et ont tenté de « raviver » le Clean Air Act qu’on applique difficilement depuis 1990.
On se souvient qu’Albert Gore du ticket démocrate opposé en l’année 2000 au candidat Georges Bush avait fait des questions environnementales, un des piliers de son programme.
En 2002, le président Bush avait lancé le Clear Skies en vue de réduire les oxydes d’azote et de mercure émis par certaines centrales américaines.
Toutefois, certains gros intérêts dans l’industrie ont manœuvré tant et si bien que le (image placeholder) n’a pas été inclut dans ce plan et, selon Brad Knickerboker du christian science Monitor, le dioxyde de carbone est le gaz « à abattre ».
Nous eûmes l’occasion, il y a quelques années de nous rendre un peu plus au Nord sur la côte ouest et de visiter les richissimes forêts de l’Oregon. Nous avons toujours pensé que cette zone était comme l’un des poumons du territoire américain et à plus grande échelle un des coins encore préservés de la planète. Ces incendies à répétition sur la côte pacifique risquent de sonner l’hallali d’une région déjà un peu trop sollicitée par l’industrie de pâte à papier.

La bonne nouvelle est que des groupes d’investisseurs commencent à considérer le réchauffement climatique comme un risque financier. L’Amérique regarde en outre, en direction de l’Europe ou a lieu récemment un salon de l’automobile exposant la voiture « hybride » qui carbure à l’énergie alternative. Le brésil annonce de son côté, la voiture à l’éthanol.
L’étau se resserre au congrès US autour de cette « étouffante » problématique et, les sénateurs Chuck Hagel et Mccain réclament de « l’air pur ». En Californie, le gouverneur Swazenegger a le feu aux trousses, en véritable héros Hollywoodien, il se transforme en captain América pour sauver son Etat. Il vient de réclamer de l’agence chargée de la surveillance de l’environnement un rapport tous les six mois sur la réduction des gaz polluants.

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