2005 L'année strategique
2005 – L’année stratégique:
L’année 2005 s’achève avec les élections législatives en Irak et, l’espoir d’une aube nouvelle pour un peuple dont le malheur a été de se trouver au carrefour d’enjeux géostratégiques importants et, surtout, de dormir sur des milliards de tonnes de pétrole, produit très "flammable". Son voisin l’Iran se rebiffe face à l’Occident et se fait menaçant vis-à-vis d’Israël comme pour faire échec au projet américain du grand Moyen-Orient démocratique et pacifié.
Le personnage de l’année 2005, pour la section internationale du journal Le Matin, est bien Ariel Sharon : l’homme de tous les possibles qui, mérite par son retournement spectaculaire en faveur de la paix de figurer, s’il maintient le cap, aux côtés d’un Oskar Shandler, cet homme d’affaires allemand, devenu pendant la Seconde Guerre Mondiale, protecteur de ses ouvriers juifs.
Un peu plus au nord, l’unité européenne a été mise à mal par les "caprices de Marianne", la France a en effet, dit non au traité constitutionnel de l’Union, fragilisant, un projet jusque là irrésistible.
En outre, les allures triomphantes et séductrices du premier ministre anglais à qui rien ne résiste, même pas un troisième mandat au plus fort de la crise irakienne, n’ont pas toujours été pour arranger les choses. Tony Blair adore se faire courtiser par sa voisine d’outre-manche, sans jamais remettre en question ses fidélités outre-atlantique. En dépit de ses faiblesses sur le plan politique qui en font une puissance virtuelle, l’U.E à l’avantage de bénéficier d’un marché intérieur particulièrement intégré avec des règles de concurrence identiques.
Les deux puissances de l’Union, l’Allemagne et la France ont connu un climat social morose ce dernier trimestre. L’Allemagne a changé difficilement de direction politique mais sa profonde culture démocratique lui a permis d’amorcer un dangereux virage qui dans n’importe quel pays à État faible, se terminerait dans un précipice. La France elle, sort groggy de trois semaines d’émeutes. Jacques Chirac connaît une fin de carrière douloureuse, aussi affaibli politiquement que l’était biologiquement son prédécesseur, François Mitterrand rongé par la maladie. Mais l’homme se plait-on à répéter a sept vies et il n’est que d’attendre. Ses successeurs cependant, se bousculent au portillon et ses admirateurs craignent que l’homme qui a incarné une certaine idée de la France ne s’écroule tout bonnement comme un boxeur fatigué.
Mère nature n’a pas décoléré cette année. La "vague" meurtrière du 26 décembre 2004 qui ébranla l’Asie aura emporté dans son sillon bien des désastres. Un an plus tard, le Canada a accueilli une conférence internationale sur l’environnement. Certains États jusqu’ici réticents ont enfin accepté de prendre des engagements pour limiter les gaz à effet de serre. Catastrophes obligent.
Sur le plan économique, le libéralisme a cette année 25 ans. Modèle économique triomphant qui se méfie de l’État mais qui a pu se répandre grâce à l’action volontariste des gouvernements Reagan aux Etats-Unis et Thatcher an Angleterre, le libéralisme achève un quart de siècle de domination planétaire. D’un dynamisme incontesté, favorisé par un hédonisme individualiste, il présente néanmoins certaines ratées aux conséquences lourdes sur le plan social. Après les dérives du "tout État", le "tout marché" n’est pas non plus une panacée. Les économistes ont cependant le regard tourné vers les économies scandinaves, nouvelles Eldorado du "capitalisme égalitaire".
La terreur n’a pas non plus chômée dans le monde, de Delhi à Bali en passant par Aman en Jordanie, l’actualité s’est faite explosive. Le terrorisme est devenu multiforme et s’est métastasé, le président Bush a cette semaine, présenté un bilan mitigé du combat que livre l’Amérique contre cette "hydre" dont Ben Laden et Zarquawi sont bien loin d’être les uniques têtes. Cette année 2005 a été difficile pour les hommes de l’administration Bush : Dick Chenney, Karl Rove, Donald Rumsfeld. Une femme toutefois, semble avoir tiré son épingle du jeu et est devenue la personnalité la plus populaire du parti républicain, Condi Rice, qui a su rafistoler des relations décousues avec l’Europe, à la faveur du scandale autour des prisons secrètes de la C.I.A.
L’Amérique Latine quant à elle, a un nouveau porte-parole, le vénézuélien Hugo Chavez, dont le pays affiche une fière croissance devant le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay. Champion de l’anti-impérialisme, il fait de l’ombre presque crépusculaire à son homologue brésilien Lula Da Silva qui "plie mais ne rompt pas". Le fougueux Chavez qui a enfourché le "cheval bolivarien" devra veiller à tout emballement idéologique dans un continent qui en a vu d’autres. A suivre …
Roody Edmé
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